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Foragers

Foragers

(Al-Yad Al Khadra)

Film réalisé par

Jumana Manna

Vendredi 9 décembre 2022- 19h00

“Foragers traite de la violence descendante des lois coloniales relatives aux pratiques de préservation. Ce qui était une violence descendante à l’égard des agriculteurs dans le premier cas est ici une violence descendante à l’égard des cueilleurs – à l’égard de ceux qui sont réellement engagés dans la tradition du butinage et qui n’ont pas été consultés avant que la loi ne soit adoptée”

Jumana Manna, réalisatrice

Palestine | 2022 | 65 min | Jumana Manna| VO sous-titrée français


SYNOPSIS

Foragers dépeint les drames entourant la pratique de la cueillette de plantes sauvages comestibles en Palestine/Israël avec un humour ironique et un rythme méditatif. 

Tourné sur le plateau du Golan, en Galilée et à Jérusalem, le film utilise des images de fiction, des documentaires et des archives pour décrire l’impact des lois israéliennes de protection de la nature sur ces coutumes.

Les restrictions interdisent la cueillette de l’akkoub (artichaut) et du za’atar (thym), et ont entraîné des amendes et des procès pour des centaines de personnes prises à ramasser ces plantes indigène.

Pour les Palestiniens, ces lois constituent un voile écologique qui les éloigne encore plus de leur terre, tandis que les représentants de l’État israélien insistent sur leur expertise scientifique et leur devoir de protection.

En suivant les plantes de la nature à la cuisine, des poursuites entre les butineurs et la patrouille de la nature, aux défenses devant les tribunaux, Foragers capture la joie et la connaissance incarnées dans ces traditions ainsi que leur résistance à la loi prohibitive.

En recadrant les termes et les contraintes de la préservation, le film soulève des questions sur la politique de l’extinction, à savoir qui détermine ce qui disparaît et ce qui survit.

Entremêlant documentaire et fiction, Jumana Manna – Palestinienne et intimement liée à son sujet – parvient à capter avec grâce l’amour, la résilience et la connaissance hérités de ces traditions, sur une toile de fond éminemment politique.


L’HISTOIRE

Foragers porte sur une histoire personnelle et familiale que je connais très bien et qui recoupe de nombreuses choses sur lesquelles j’ai fait des recherches et que je traite depuis des années.

Il s’agit de la criminalisation des cultures de cueillette d’herbes en Palestine et en Israël, en particulier autour de la culture sauvage du za’atar (thym) et de l’akkoub (gundelia, une plante apparentée au tournesol).

Le goût de l’akkoub ressemble un peu à celui de l’artichaut. Il est épineux et difficile à récolter et à préparer en raison de ses épines. Israël a interdit la cueillette de ces plantes alimentaires et le film dépeint les drames autour des pratiques de cueillette qui se poursuivent, malgré les lois prohibitives.

Il examine également comment la pratique continue de la cueillette devient un acte de résistance, car cette loi en vient à représenter l’occupation au sens large, la gestion de la terre et sa souveraineté. En d’autres termes, à qui appartient la terre et qui peut décider de ce qui s’y passe ?

Le film parle aussi de la joie de la cueillette. Il s’agit de la connaissance et de la tendresse envers ces plantes – être capable de les reconnaître, savoir comment les manipuler, et être sur la terre comme une revendication, une présence insistante dans le paysage. Cette joie confronte les dynamiques juridiques et les rapports de force coloniaux.

Les scènes de poursuite avec la patrouille verte qui est là pour s’assurer que personne n’enfreint la loi, qui font ressortir l’aspect le plus tragicomique du film, ainsi que la reconstitution des audiences du tribunal où les accusés ont un éventail d’approches rhétoriques et d’attitudes pour se défendre contre l’accusation grotesque de dégradation de la terre, c’est-à-dire la cueillette des plantes. Il s’agit d’un film hybride fiction-documentaire, qui utilise toute une gamme d’outils et de langages cinématographiques pour raconter l’histoire avec un mélange d’acteurs et de non-acteurs.


Jumana Manna, Director

Jumana Manna est une artiste visuelle et une cinéaste. Son travail explore la manière dont le pouvoir est articulé, en se concentrant sur le corps, la terre et la matérialité en relation avec les héritages coloniaux et les histoires de lieux.

Par le biais de la sculpture, du cinéma et, parfois, de l’écriture, Manna s’interroge sur les paradoxes des pratiques de préservation, notamment dans les domaines de l’archéologie, de la science et du droit.

Sa pratique considère la tension entre les traditions modernistes de catégorisation et de conservation et le potentiel indiscipliné de la ruine comme partie intégrante de la vie et de sa régénération.

Jumana a grandi à Jérusalem, est titulaire d’un BFA de l’Académie des arts d’Oslo et d’un MA en esthétique et politique du California Institute of the Arts. Elle vit à Berlin.


PRODUCTION

Réalisé et produit par : Jumana Manna
Caméra : Marte Vold, Yaniv Linton, Ashraf Dowani
Enregistrement sonore : Montaser Abu ‘Alul, Raja Dubayah, Ibrahim Zaher
Producteur délégué : Eyal Vexler
Montage : Jumana Manna, Katrin Ebersohn
Composition, conception sonore et mixage : Rashad Becker
Coloriste : Simon Veroneg
Conception du titre : Nancy Nasr al-Deen
Audiences judiciaires co-scénarisées avec Rabea Eghbarieh
Co-casting Juna Suleiman

Une commande du BAMPFA, The Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, BAK basis voor actuele kunst, Utrecht, et de la Biennale de Toronto (2022). Soutenu par le Fonds arabe pour les arts et la culture – AFAC, la Fondation Fritt Ord, le Conseil des arts de Norvège – Kulturrådet.


Le Ciné-club Proche Orient

est organisée par le


Comité pour une Paix Juste au Proche Orient

avec le soutien du

Centre Culturel Altrimenti


Entrée gratuite

Participation proposée: 5€


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